samedi 7 juin 2014

J 6 de Øksfjord à Berlevåg : Le cap Nord, le 7 Juin 2014

A deux heures du matin, la brume s'est levée révélant sur la mer le soleil de minuit. Mais nous on ne s'est pas réveillées, donc raté. Cette nuit, on ne ferme pas le volet, et le soleil qui se lèvera peut être nous réveillera, c'est promis.

Ce matin, lever vers Havøysund. On arrive vers 11h15 à Honningsvåg, sur l'île de Magerøya d'où nous partons vers Nordkapp, le cap nord. 32 km de bus. On est tellement amarinées de l'oreille interne, qu'on peut en profiter discrètement pour tapoter nos IPhone. Au fait, l'Edge au cap nord vaut bien quelques 3G ailleurs. Fin de la digression non touristique. Le temps est médiocre, comme souvent ici. On sentait bien qu'on essayait de nous préparer à celà depuis quelques jours. Le plafond est bas, et le cap nord est situé sur un plateau à 307 mètres d'altitude. Donc on va avoir le nez dans les nuages. Ce qui s'avère tout à fait exact ...

Bulletin météo du NordKapp

Différentes festivités sont au programme : le globe, la vue sur la falaise escarpée qui tombe verticalement dans la mer, le magasin de souvenirs (on zappe), le film panoramique qui décrit les quatre saisons au cap nord (une pure merveille), quelques zones de pseudo-musée dans un couloir pavé de caillebotis, qui semble se diriger vers le centre de la terre. Murielle et moi choisissons le film, pour essayer de parier sur une amélioration météo, qui nous permettrait de voir un peu le paysage, car la purée de pois qui nous accueille est vraiment infranchissable du regard. Pari gagnant, la seconde moitié de notre visite, en extérieur, nous permet de faire le point sur le site, et de valider nos objectifs. Quand on a vu le cap nord, disait l'un des premiers explorateurs, italien de Ravenne, on peut rentrer chez soi, car on a eu la réponse à ses questions. C'est la fin du monde connu. Ceci dit le Finistère aussi. Donc ... Mais quand même 71° Nord et quelques minutes pour la route, cela fait sacrément loin de chez nous ;-) !

Selfie du globe du Nordkapp : oui, on y était !

 

La falaise à pic : brrrr

On y était toujours, pas oublier le point géographique

Au retour, arrêt au village Sami. Les clichés du voyage organisé parlent à plein. Toutefois, on porte un regard d'européen formaté sur une certaine forme de tolérance à la Norvégienne : le pays des gens riches, qui ont suffisamment de moyens pour favoriser la transhumance des rennes vers l'île de Magerøya en leur faisant faire l'aller (le printemps, quand ils sont maigres, fatigués, et enceintes pour les femelles) en bateau militaire. Pour le retour, ils sont en forme (les rennes) et ils nageront les 2 km du détroit séparant Magerøya du continent, pour revenir dans la capitale Sami, Karasjok, où ils retrouveront les copains suédois, finlandais et russes pour l'hiver. Mais les bateaux militaires ne seront pas loin, pour surveiller la traversée du détroit et éviter aux rennes de faire écraser par Costa Croisières, ou pire Hurtigruten ;-) .

Nils et son renne

A noter le bon mot de Danilo, notre guide francophone (de père catalan et de mère sarde) : au royaume du Danemark, de superficie sensiblement égale à la province du Finnmark (celle la plus au Nord de la Norvège, et que nous traversons en ce moment) : la densité de population est de 130 habitants au km carré, contre 1 au Finmark, mais 3 rennes à ajouter ...

Adios Honningsvåg

A 15 heures on remonte sur notre Finnmarken, qui est dans sa province le cher navire. Et on part à nouveau faire l'omnibus entre des ports isolés et séparés de trois à quatre heures de mer, dans une région où seul le bateau peut ravitailler, jusqu'à atteindre Kirkenes, dernier port du monde civilisé, c'est à dire dernier port avant les Russes. Mais ce sont les Norvégiens qui disent celà, je ne fais que répéter.

 

 

J 5 de Stokmarknes à Skjervøy via Tromsø, le 6 Juin 2014

Jour particulier, ce jour 5. C'est le jour de la GDB. GDB d'excès de soleil nocturne. Coucher à Stokmarknes (vu dans le post précédent), après un petit lever de soleil vu à travers le hublot.

Un "Finnmarken" transformé en musée et le musée Hurtigurten à Stokmarknes (à deux heures du matin)

Lever un peu dur dur vers Harstad, enfin juste après. Un peu plus de paupière soulevée vers Finnsnes. Enfin c'est juste. Arrivée en début d'AM à Tromsø, pour faire quelques courses de survie : pulls norvégiens, bière norvégienne, coca et eau. Pour le retour.

A Finnsnes, des voitures de collection et un pont pour passer dessous (je ne sais pas combien auront été ainsi franchis, mais beaucoup).

En ce qui concerne Tromsø, la cathédrale arctique et quelques vues nous ont touchées. Avec un pont, bien sûr, 41 mètres au plus haut.

La descente vers le port de Tromsø, avec la cathérale qui veille sur le fjord

Panorama du port de Tromsø, avec la cathédrale arctique au fond, sur l'autre berge du fjord

Et puis la rencontre de hasard avec l'Azores de Madeira, affrétée par une compagne portuguaise de croisières. Comme d'habitude, je photographie, et Murielle farfouille sur internet pour trouver quelques renseignements concernant ce bateau. Et là, BINGO ! Cette rencontre nous amène (nous n'étions pas nées) en 1956, et au naufrage de l'André Doria, percuté par le Stockholm, le 25 Juillet 1956. Cette coïncidence du troisième type pose la question de la longue vie des bateaux, voire des superstitions et des craintes. Car le Stockholm, très endommagé, a été remis à neuf déjà en 1956, puis entretenu pour devenir ce que nous avons sous les yeux après une histoire plutôt riche en rebondissement que je vous propose de lire gràce au lien wikipedia ci après http://fr.wikipedia.org/wiki/Stockholm_(paquebot) .

Le Stockholm, arrivant au port le 25 Juillet 1956 après le crash

L'Azores, à Tromsø presque 58 ans plus tard

L'Andrea Doria qui a coulé le 26 Juillet après 11 heures de lutte, a une autre vie plutôt plongée sous-marine et épave, et c'est sous cet aspect que je l'avais moi-même découvert dans mes lectures passées (http://fr.wikipedia.org/wiki/Andrea_Doria_(paquebot)). Assez particulier comme rencontre.

Le soir, la brume se lève et l'on part vers le Cap Nord, via Honningvag, où nous serons le 7 Juin, soit demain, pour l'avant dernier jour de la remontée, juste avant l'arrivée à Kirkenes.

 

 

 

 

 

 

 

 

J4 de la navigation : de Roørvik à Harstadt via les Lofoten et le soleil de minuit

Autant vous dire, cela fait plus de 24 heures que le soleil ne s'est pas couché sur notre croisière.

Hier matin, entre Rørvik et Bodø, le soleil s'est levé très tôt (comme d'habitude, genre trois quatre heures du matin). Et maintenant il est 12h 30, et personne n'est capable de dire à quelle heure il s'est couché depuis, et il ne s'est pas couché en fait. Nous avons vécu l'expérience nommée le soleil de minuit. A tort, bien sûr, car nous avons vécu le soleil de deux heures, trois heures, etc, en fait nous n'avons pas beaucoup dormi.

A Svolvaer, Les rorbus rouges étaient toujours là, et le centre a un peu changé, s'est construit. Pas le temps de visiter le musée de la guerre ce sera pour le retour. Pour nous préparer au grand spectacle, dans le grand vent de la baie de Svolvaer, la boisson troll, que nous aurions voulu un peu plus "hot", genre grog, pour se réchauffer. Mais les norvégiens sont peu fans de l'alcool (ou du moins sont peu fans de sa distribution). Pour jouer dans le Trollfjord (cf post précédent du blog), on prend le Raftsundet, en direction du nord). Déjà un léger indice, il semble que les cîmes enneigées des montagnes qui bordent le fjord, qui étaient sombres tout à l'heure, rosissent doucement. Et le ciel devient bleuté par endroits. Bizarre.Nous avons foulé à nouveau le sol des îles Lofoten, avec une certaine émotion, via Stamsund et Svolvaer. Avant les Lofoten, il y a eu Bodø, dont le seul intérêt fut l'arrivée le long de l'aéroport, et la vision assez fantastique de l'atterrissage de plusieurs avions de chasse et de deux avions de ligne. Sinon, le port n'avait pas trop changé, lui, mais nous l'avons peu vu à l'époque. Après, les bras de Morphée nous ont plutôt attirés, le temps de nous préparer à notre veille nocturne au soleil permanent, entre le slalom spécial des îles (Lofoten et Vesterålen).

Îles Lofoten (Stamsund puis Svolvaer)

A la sortie du Raftsundet, en route vers Stokmarknes, le soleil de 0h30 nous a illuminé, tout transis que nous étions sur le pont extérieur, à l'avant. Et nous avons vécu quelques moments magiques, illuminés de ce que nous ne savions plus être un coucher ou un lever de soleil. En tout cas, il ne faisait plus froid, et nous n'avions plus envie de dormir. Du tout.

La féérie a duré jusqu'à trois heures du matin, où là clairement le soleil s'est mis à remonter. Et il était temps d'essayer de dormir, parce que le bougre n'avait pas l'intention de nous quitter.

 
 
 

C'était une journée magnifique, bénie des dieux scandinaves ou autres, et cette journée que nous avions déjà inscrite sur notre plan de voyage comme notre jour J à nous (en cette période de commémoration ...) a dépassé nos espoirs les plus fous. Je ne sais pas si les aurores boréales peuvent susciter une telle émotion, un tel bonheur. Il va falloir aller vérifier !

En attendant, nous nous dirigeons vers Tromsø, capitale arctique, où nous allons pouvoir nous dégourdir les papattes quelques instants, avant de viser notre second symbole, mythe plus que lieu spectaculaire, le cap Nord (latitude 71° Nord), le second de nos objectifs. C'est pour demain.

 

 

La navigation Hurtigruten J 3 et J 4

Ce sont dans de telles circonstances que l'on réalise que l'express côtier est aussi et surtout un instrument fabuleux de découverte de la Norvège. Le trajet est rase-patate, entre les récifs et les falaises abruptes de la côte. Et lorsqu'un fjord plutôt pittoresque se présente, fut il en cul-de-sac, le navire s'y engouffre, et fait un demi-tour de haut vol en rasant la paroi. En fait, le commandant s'amuse, et s'amuse aussi à nous faire peur. On passe sous des ponts prévus pour (à moins que les navires soient prévus pour les ponts, ce qui paraît une hypothèse très valable également).

Mercredi 4, nous avons éprouvé le Stokksund, et hier le Trollfjord.

Stokksund 4/6/2014

Ah, tu crois que c'est par là ?
Non, mais on s'approche du bord quand même
Par contre le pont on PASSE dessous !
 
Trollfjord 5/6/2014

On passe ? Pas si sûr ...